LEPTOPELIS ULUGURUENSIS
Article réalisé par Loïc Denes
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La 1er Photo est celle d'une femelle.
La 2ième photo est un mâle adulte.
La 3ième photo est un mâle juvénile.
La 4ième photo est une femelle enceinte.
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Habitat Naturel
Les Leptopelis sont des Hyperoliidae. La famille des Hyperoliidae se trouve
uniquement à Madagascar, en Afrique et aux Seychelles. Ce sont généralement,
mais pas exclusivement, des grenouilles arboricoles, souvent très
colorées. Il y a environs 300 espèces, réparties en
plusieurs genres: Acanthixalus, Alexteroon, Arlequinus, Callixalus, Chlorolius,
Chrysobatrachus, Cryptothylax, Heterixalus, Kassinula, Nesionixalus, Opisthothylax,
Paracassina, Phlyctimantis, Semnodactylus, Tachycnemis, Hyperolius,
Afrixalus, Kassina et Leptopelis. Ce
sont ces 4 derniers genres qui regroupent la grande majorité des
espèces.
Le genre Leptopelis est important, et compte à lui seul des
dizaines d'espèces (leur taxonomie reste encore discutée).
Presque toutes sont des grenouilles arboricoles de la forêt tropicale
humide.
Le présent article porte sur Leptopelis uluguruensis, mais les modes de maintenance des autres Leptopelis, Hyperolius et Afrixalus sont en général très proches.
L. uluguruensis (Barbour & Loveridge, 1928) est une assez petite espèce de Leptopelis : de 28 à 38 mm pour les males, et de 45 à 50 mm pour les femelles.
La coloration est vert bleuté (voir totalement bleu), ou marron avec plus ou moins de taches blanches ou jaunes. Il y a également une forme mouchetée. Ces différences sont liées à l'habitat de l' espèce, les forêts tropicales de montagne saturées en humidité. Les moisissures, champignons et mousses s'y développent en grande quantité, et la couleur de Leptopelis uluguruensis s'est donc adaptée à ce milieu en lui permettant d'imiter à la perfection son environnement. Les taches ressemblent ainsi à des taches de moisissure sur des feuilles.
Les colorations ne renvoient pas à une différence de sexe, à une exception : en période de reproduction, le sac vocal (gorge) des mâles devient bleu. Seule la taille plus imposante des femelles adultes permet le sexage le reste de l'année.
Les yeux sont rouges foncés avec une pupille verticale.
Le tympan est petit et indistinct.
L. uluguruensis vit dans les forêts tropicales de montagnes, dans les régions des monts Usambara et Uluguru (eastern arc mountains) en Tanzanie. Elle a été signalée sans preuve dans les monts Udzungwas (Udzungwa Mountains National Park). C'est donc une grenouille de moyenne altitude (entre 900 et 1 650 mètres), qui supporte des températures nocturnes relativement fraîches pour la région. On la trouve parfois sur les feuilles des plantations de bananiers.
Son chant normal est un claquement bref et discret, se renouvelant toutes les une à deux secondes, lancé essentiellement par les mâles, quand ils se trouvent sur les branches ou les plantes.
Ces animaux n'ont pas de statut de protection CITES (en 2007). L'espèce est cependant classée comme "vulnérable" par l'IUCN, et se trouve sur sa liste rouge avec le commentaire suivant (2007) : "son habitat fait probablement moins de 20 000 km2, sa distribution est sévèrement fragmentée, et la qualité et l'ampleur de son habitat de forêt dans l'Eastern Arc Mountains diminue" du fait de l'agriculture.
C'est une grenouille nocturne. Elle est donc peu spectaculaire dans la journée, période ou elle ne bouge pas ou peu. Par ailleurs, elle est réputée pour être difficile de maintenance, avec des niveaux de perte non négligeables. Pour ces deux raisons, elle ne convient pas à un débutant.
Terrarium
Ce sont des rainettes très actives (la nuit et au crépuscule), arboricoles et les mâles sont territoriaux. Un terrarium assez haut et volumineux est donc conseillé : un bac de 80 cm X 50 cm X 70 cm est suffisant pour 3 à 4 spécimens. Il ne faut pas réduire l'espace disponible, car les mâles étant très territoriaux, chacun (s'il y en a plusieurs, bien sur) doit pouvoir former un territoire, sous peine de bagarres fréquentes, et à la longue dangereuses pour les animaux.
La taille élevée du terrarium se justifie également par le fait qu'il s'agit d'animaux arboricoles qui aiment grimper.
La décoration doit être adaptée à la vie arboricoles des rainettes : branches, lianes, écorces de liège, plantes, le tout devant être bien nettoyé avant l'installation afin de limiter tout développement indésirable (bactéries, champignons, moisissures). De tels développements pourraient en effet causer des maladies, des infections, etc... Les éléments du décor devront résister aux conditions chaudes et humides du milieu, ce qui signifie par exemple que les plantes doivent être des plantes tropicales, sous peine de mourir rapidement. Comme plantes, on peut choisir du Ficus pumila repens, du Staphilum wallisii, du Pothos (Philodendron scandens), diverses fougères (Asplenium nidus), des maranta (Calathea picta) et des broméliacées (Aechmeadon nidularium).
Un bac d'eau assez grand est nécessaire, les rainettes se mettant au bord de temps en temps. Il servira aussi pour la reproduction. Il devra
contenir de l'eau non chlorée (attention aussi aux eaux minérales, qui ont souvent trop de minéraux) et des plantes, pouvant aider les rainettes à
sortir de l'eau en cas de difficulté et pouvant aussi aider les insectes à ne pas se noyer. Le bac peut-être un plat en terre ou en verre enterré
dans le substrat.
On peut aussi coller un pan de vitre (magasins
de bricolage, miroiteries) de la largeur de votre bac, et de la hauteur
désirée, en travers de l'aquarium avec de la colle
au silicone. Attendez 5 à 7 jours que les joints soient secs. Vous
pouvez "habiller" la séparation avec une plaque d'ardoise (découpée
aux bonnes dimensions à la scie), ce qui est plus esthétique.
La partie aquatique peut alors être remplie d'eau. Une filtration
n'est pas indispensable si vous changez au moins 50% de l'eau chaque semaine.
Une eau propre reste importante.
On peut de mettre du sable de Loire au fond de l'eau, et d'y placer
des escargots mélanoïdes. Ce sont des escargots détritivores,
qui aideront à garder le bac propre. On les trouve facilement dans
les magasins d'aquariophilie.
Selon la taille du bac d'eau, il faudra changer l'eau plus ou moins souvent, tout les 2 à 7 jours selon la taille. Plus le bac est petit, plus il faudra le changer souvent. Si la taille du bac le permet, un filtration de l'eau permet un renouvellement de l'eau moins fréquente.
Le sol devrait être recouvert d'une couche de billes d'argile (pour le drainage), recouverte de terre ou de tourbe.
Le choix d'un substrat de type "tourbe" a l'avantage d'offrir une acidité qui limite la multiplication de bactéries et autres champignons. La tourbe ne se prêtant par contre guère aux plantations (trop acide), il convient alors de laisser les plantes dans des pots avec du terreau normal.
Humidité :
L'année en Tanzanie a une spécificité : il existe 2 saisons sèches de 2-3 mois chacune (une l'hiver de décembre à janvier, une l'été de juin à septembre), et 2 saisons humides (le reste de l'année). Les montages humides ou vit l'animal semblent atténuer l'importance de ces variations saisonnières d'humidité, et on peut donc ne pas les recréer. Il est cependant possible que le respect de cette saisonnalité particulière aide à la réussite de la reproduction, laquelle est mal documentée.
Si on reste simple, on conservera 70 à 80 % d'humidité la journée et 90 % d'humidité la nuit.
C'est surtout l'humidité de la journée qui est à contrôler, par des brumisations quotidiennes (automatiques ou manuelles). L'augmentation d'humidité la nuit est en effet automatique : le rafraîchissement de la température entraîne une certaine condensation qui augmente l'humidité.
L'acquisition d'un hygromètre (magasins de bricolage, jardineries, magasins de terrariophilie) est indispensable.
Éclairage
Bien que nocturnes, les Leptopelis réclament un éclairage journalier. Celui-ci peut être naturel ou artificiel, mais dans tous les cas il devrait être de 11-12 heures (durée moyenne des journées près de l'équateur). Il est conseillé de mettre un néon avec ultra-violet de type 2.0 durant 11 heures par jour, afin de reproduire le cycle jour/nuit et de diffuser des UV, facilitant l'activité du métabolisme, tout en fournissant suffisamment de lumière aux plantes pour que celles-ci puissent croître normalement.
Il n'est pas nécessaire de faire varier la durée du jour selon les saisons. En effet, près de l'équateur, les jours font toujours plus ou moins 12 H de durée.
Température
Le jour, la température monte à 21 ou 22° C, ce qui est relativement frais pour la Tanzanie, et est due à l'altitude ou vit l'animal.
La nuit, elle descend à 19 ou 20° C, et il semble même qu'on puisse descendre à 8° pendant l'hiver austral (juin, juillet, août).
Il n'y a priori pas besoin de chauffage, le problème étant plutôt de refroidir.
Se caler sur le saisons française doit être possible, mais implique une certaine période d'adaptation. La chute de la température l'hiver n'est alors plus gênante.
Nourriture
Les Leptopelis, comme toutes les grenouilles, sont carnivores (insectivores) et se nourrissent exclusivement de nourriture vivante. Il est nécessaire de mettre à leur disposition une grande variété de nourriture pour éviter que des carences ne se développent. Elles acceptent (voir la page sur les nourritures vivantes) :
- Grillons (Acheta domestica).
- Mouches (Calliphora vicina).
- Teignes de ruches (Galleria mellonela).
- Adultes de vers de farine (Imago de Tenebrio molitor). Les élitres, très chitineuses et mal digérées, sont à arracher avant.
- Vers de terre
- Tous animaux (même des petites grenouilles) à la taille de leur bouche.
On nourrit 2 à 3 fois par semaine en saison humide. Les insectes sont lâchés dans le terrarium. Le nombre sera ajusté en fonction de la consommation faite en une nuit. Attention, ces animaux sont assez voraces et doivent être convenablement nourris.
Reproduction
Les femelles adultes sont sensiblement plus grandes et grosses que les mâles. La reproduction est assez mal documentée dans la nature, et semble extrêmement rare en captivité.
En période de reproduction, le sac vocal des mâles devient bleu. Le chant ressemble à un clac assez bref, répété toutes les 1 ou 2 secondes, et lancé depuis les branches ou les plantes.
Une fois l'amplexus formé, les oeufs sont déposés sur un lieu proche de l'eau (une branche surplombant l'eau, de la mousse, une pierre...). Les têtards éclosent une semaine plus tard, et sont entraînés dans l'eau par la pluie.
Les têtards, à maintenir dans un bac d'eau, seront nourris avec des paillettes pour poissons. La durée de la transformation en grenouillettes n'est pas documenté, mais doit s'effectuer en quelques semaines.
A l'apparition des premières pattes, il faudra baisser le niveau de l'eau et mettre a leur disposition des éléments de décors tels que branches, morceaux de liège flottant, afin de leur permettre de sortir de l'eau, sinon les grenouillettes pourraient se noyer.
Les rainettes fraîchement transformées seront nourries de drosophiles et/ou des micros grillons.
Attention aux évasions, les grenouilles sont très fortes dans ce domaine et ont peu de chances de survivre en dehors de leur terrarium.
Les pluies semblent importantes pour la reproduction dans la nature. On peut faire l'hypothèse qu'en terrarium, comme pour beaucoup de rainettes tropicales, il faudra les reproduire pour obtenir une ponte. On peut pour cela augmenter sensiblement les brumisations, voir créer de véritables pluies artificielles. Reproduit l'alternance des saisons sèches (pas trop) et des saisons humides, comme décrit ci-dessus serait peut-être un plus.
Maladies
Vous pouvez vous reporter à l'article sur les parasites et les maladies.
liens
Merci de signaler de nouveaux liens intéressants ou les liens périmés.
- Une rapide desccription de l'espèce, sur globalamphibians, avec une carte des répartitions.
- Des photos sur le site CalPhotos.
- Une rapide desccription de l'espèce, sur Amphibiaweb.
E-Mail de personnes maintenant des Leptopelis
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