PLEURODELES WALTL

Auteur: Christophe Cagé

Merci à Vincent CORDEBARD pour ses remarques et l'amélioration de cet article.

 

1er Photo vient de Ludovic DIDIER - La 2ièm photo (des juvéniles) est de Sebastian Voitel.

Pleurodeles
Une très belle photo de Vincent Cordebard - Cliquez dessus pour l'agrandir [463 Kb].
Carte de la répartition de l'espèce.
Carte de la répartition de l'espèce - Carlos Bartolome La Huerta - Wikipedia - licence CC-by-sa 3.0
 


Photo Patrick Steinberger. Cliquez dessus pour l'agrandir. PHOTO D'UN AMPLEXUS.

Une gallerie de photo de Céline Guillemin. Voir l'élevage de sa classe de CP. Cliquez dessus pour agrandir.

Un trio de Pleurodeles larves de Pleurodeles larves de Pleurodeles larve de Pleurodeles

Habitat Naturel

Le pleurodèle de  waltl est le plus grand triton d'Europe. Il peut en effet atteindre 30 cm. En aquarium ou en terrarium, il reste généralement à 15-20 cm. On le trouve en Espagne ainsi qu'au Maroc. C'est un animal relativement facile à trouver en magasin.

Les pleurodèles sont des animaux essentiellement aquatiques, qui sortent peu ou pas de l'eau. Ils vivent dans des eaux calmes, mares ou rivières au cours lent. En cas d'assèchement de leur habitat, ils peuvent estiver sous des pierres. Cette estivation ne semble pas utile pour la reproduction.

La peau est brun vert, et est verruqueuse. Les côtes sont saillantes, et dessinent de petites bosses sur les cotés. Il arrive même que la peau se retrouve percée par ces côtes. Le ventre est blanc jaune.

Les pleurodèles peuvent vivre 20 ans.

Terrarium

Les pleurodèles peuvent s'installer au choix dans un aquarium ou dans un aquaterrarium à dominante aquatique. Je maintien les miens dans un aquarium.
Le pleurodèle est assez peu exigeant. Bien que dans la nature il puisse atteindre 30 cm, il reste souvent aux alentour de 15 cm en aquarium. On peut, paraît-il, maintenir un individu dans 5 L d'eau.

Pour avoir cependant un aquarium intéressant à regarder, et donner un endroit agréable à vivre à nos pensionnaires, il faut prévoir plus grand. Un aquarium de 80 L pour un couple semble raisonnable. Plusieurs couples peuvent être maintenus ensemble dans des bacs plus grands. On peut remplir l'aquarium au maximum, mais il faut laisser un espace pour la respiration entre l'eau et le couvercle : les pleurodèles ont des poumons et respirent de l'air. Un couvercle est préférable pour éviter les évasions. A ce sujet, une anecdote sur leurs évasions m'a été rapportée par Vincent CORDEBARD :

"Monsieur Charlemagne me racontait qu'à l'occasion de la rénovation des salles d'élevage du Muséum, ils eurent la surprise de retrouver des colonies de pleurodèles sous les planchers".

Il faut éviter les obstacles coupants (roches aux arêtes vives) dans le bac : les Pleurodèles pourraient s'y blesser. Des racines arrondies et pas trop torturées ne posent pas de problème pour la décoration.

Le substrat peut être en n'importe quel sable ou gravier aquariophile non coupant. Les Pleurodèles sont en effet des animaux vivant sur le fonds, et peuvent ingérer du sable avec leur nourriture. Ils ne faut pas qu'ils puissent se blesser.

Les Pleurodèles vivent plutôt en eau dures (Gh10-15), mais une eau moins dure ne semble pas poser de problème.

La filtration est nécessaire : les Pleurodèles sont de gros mangeurs, et produisent de grosses quantités de déchets. Or, ils aiment (et ont besoin) d'une eau propre. Je conseil également des changements réguliers d'eau (au moins 25% par quinzaine).

On peut parfaitement maintenir des Pleurodèles avec de petits poissons d'eau froide (tanichtys,...). Mais les pleurodèles peuvent les manger.

On peut maintenir les Pleurodèles dans un aquarium très planté (c'est ce que je fais). Les plantes ne sont pas dérangées par les Pleurodèles, et participent au maintien d'une eau de bonne qualité, ce qui est essentiel, on l'a vu.

L'été, on peut parfaitement placer ses Pleurodèles dans un bassin de jardin (voire le chapitre sur les températures). Ils ne faut cependant pas les mettre avec de trop gros animaux. Des koïs risquent de poser des problèmes, par exemple en gobant les plus petits tritons. Le risque de les voir jouer la fille de l'air est cependant réel : ils ne sont pas strictement aquatique.
Le bassin devra avoir un volume suffisant, non pas tant pour les animaux que pour éviter de grosses variations de températures. Il faut aussi que s'y trouvent les petits animaux sauvages (larves de moustiques, gamarres, ...) qui nourriront les Pleurodèles.

Eclairage

Les Pleurodèles sont des animaux diurnes (vivant le jour). On peut donc parfaitement éclairer l'aquarium, surtout si des plantes s'y trouvent. Si les plantes ou l'esthétique comptent peu, on peut parfaitement ne pas éclairer.

Température

La température est la température ambiante, soit entre 15 et 25°. Aucun chauffage n'est donc nécessaire.  Si la température descend entre 5 et 10°, les pleurodèles hibernent. En pratiquent, ils restent dans l'eau, mais cessent de se nourrir et presque de bouger. L'hibernation n'est nullement nécessaire pour la reproduction.

Nourriture

Tout ce qui est carné et qui est à la taille de la bouche sera accepté : mouches, tebos, vers de farine, grillons, araignées, papillons, vers de terre, gamarres, daphnies, têtards, morceaux de viande, morceaux de poisson, morceaux de crevettes, granulés à discus, à cichlidés ou à truites.

Les insectes peuvent se trouver dans son jardin (mieux vaut alors les laver s'il y a des risques de pesticides), en animalerie, en magasin de pêche.

Le plus simple est la nourriture morte ou congelée. Les Pleurodèles habitués à la nourriture vivante doivent d'abord être habitués aux nourritures inertes. Si on nourrit avec du congelé, et qu'on ne veut pas que la nourriture non consommée pourrisse dans un coin, on peut se fabriquer une grande pince (un long morceau de bois, avec une languette en plastique agrafée à un bout. Un bout de cette languette doit rester libre. C'est dessous qu'on coincera les morceaux de viande ou de poisson). On présente alors la nourriture, qui est rapidement consommée. On contrôle alors parfaitement l'alimentation.
Voir aussi ci-dessous l'expérience de Mr Le Cam :

"Il est très simple d'habituer certaines espèces a "attaquer" des proies inertes (congelé et granulé). Cela fonctionne très bien avec les Ambystoma bien entendu mais aussi avec les Cynops et autres.
Je parle de nourriture non agitée péniblement au bout d'une pince, mais juste déposée de façon groupée à un endroit du bac, préférablement toujours le même.
J'habitue mes larves très tôt a ce genre de nourriture non naturellement vitaminée, mais qui dépanne bien dans certain cas de figure. L'alimentation de mes salamandres reste cependant très équilibrée, car je fais varier le plus possible les "menus", et mes animaux se reproduisent très fréquemment."

Les jeunes têtards sont à nourrir 2 fois par jour. Les jeunes en croissance sont à nourrir tous les jours. A partir de 15 cm, on peut descendre à un fois tous les 2-3 jours.

Les granulés du commerce sont aujourd'hui bien équilibrés. Si on a recours à une nourriture congelée ou vivante, il faut par contre apporter une variété maximale, pour éviter les carences.
Il parait que les granulés pour truite contiennent des antifongiques et des antibactériens, ce qui diminuerait les risques de maladies.

Reproduction

Les Pleurodèles se reproduisent assez facilement en captivité.

Une hibernation à une température plus basse ne semble pas nécessaire.
La femelle adulte est plus ronde que le mâle.
Il n'est pas indispensable de séparer le couple que l'on veut reproduire des autres occupants du bac.
La reproduction dans la nature a lieux de septembre à mai, dans une eau plutôt fraîche (14-17°).
En abaissant l'eau vers 14-15°, ont peut déclancher des pariades et des pontes toute l'année.

Après une parade nuptiale, le mâle se glisse sous la femelle, et la saisie de ses membres antérieurs (voir la 3ième photo, en haut de cet article). Ceux-ci entourent ceux de la femelle. Après quelques heures, un spermatophore est déposé. C'est une capsule de gelée contenant le sperme. Le spermatophore est absorbé par le cloaque de la femelle. Le cloaque est l'orifice, bordé de lèvres, ou débouchent les conduits fécaux, urinaires et reproductifs (entre les pattes arrières).

La femelle pond de 100 à 800 œufs, en grappes, sur des plantes ou des pierres. Après une dizaine de jours, les larves sortent des œufs.
La seule nourriture acceptée est une nourriture vivante de très petite taille : plancton de mare, nauplies d'artémia (voir leur élevage sur  la partie "nourritures vivantes" de la FAQ aquariophile), ou tout simplement... les frères et soeurs. Vincent CORDEBARD laisse ainsi ses quelques centaines de petits sans nourriture particulière. Au bout de quelques semaines, ils ne sont plus que 20 ou 30, et à une taille ou on peut les nourrir plus facilement. Et puis cela évite de se retrouver avec des centaines d'animaux dont on ne sait que faire.

Une solution simple trouvée dans la liste terrariophile consisterait à placer un petit aquarium ou un seau à l'extérieur une ou deux semaine avant la naissance des têtards. Ce récipient doit contenir des plantes aquatiques, éventuellement un substrat. On peut l'ensemencer avec de l'eau d'une mare, mais ce n'est pas indispensable. Une micro-faune s'y développe. Les têtards à peine éclos sont placés dans ce bac, et y trouvent naturellement leur nourriture. Attention, plus ils grandissent, moins ils trouveront de la nourriture.

A partir de 2 cm, les têtards peuvent être nourris avec de la nourriture vivante plus grosse (daphnies, artémias grossis), voire avec de la nourriture congelée finement hachée (tubifex, viande, moules).

Après 3 mois, les larves perdent leurs branchies, et se métamorphosent. Placer une plaque de liège, une pierre qui émerge, etc... est souhaitable, pour réduire les risques de noyade au moment de la perte des branchies. Il est également préférable de baisser le niveau de l'eau a une dizaine de centimètres, toujours pour éviter les noyades, avec une petite plage vers la partie émergée. Attention au cannibalisme : les jeunes doivent être séparés des adultes.

La maturité sexuelle est atteinte vers 16 mois.

Maladies

Je n'ai pas d'info dans ce domaine. Voir cependant le chapitre plus général sur les maladies, et en particuler la partie sur les parasites.

liens

Merci de signaler de nouveaux liens intéressants ou les liens périmés.

Personnes élevant ou ayant élevés des Pleurodèles



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